Sérigraphies, collages, encres : la mémoire et l'émotion au cœur de l'exposition de Sylvie Broussard Boileau, à Saint-Martin-d'Auxigny

Publié le 12/09/2022 à 12h00

Sylvie Broussard-Boileau

La bibliothèque et la mairie de Saint-Martin-d'Auxigny accueillent Sylvie Broussard-Boileau depuis le 5 septembre jusqu'à la fin du mois pour une exposition de créations graphiques alliant photographie, sérigraphie, collage, encre. Autant de techniques qui vont vivre une émotion et une mémoire.

« Magistrale ». Pour évoquer l’exposition des œuvres de Sylvie Broussard-Boileau, Sabine Cadelli, la responsable de la bibliothèque de Saint-Martin-d'Auxigny, a choisi un mot : « magistrale ». Une manière de dire le poids d’une émotion. De souligner, aussi, la finesse et l’aboutissement du travail de cette artiste passée par l’école des arts graphiques Estienne, lieu de l’initiation à la fabrication du livre et à l’histoire de la lettre. La lettre. L’écriture. L’architecture. L’empreinte de la mer sur le sable. L'ornementation. Le langage. Tout cela habite les expériences de création graphique présentées à la bibliothèque et à la mairie jusqu'au 30 septembre.

« Je me suis retrouvée face au néant. »

Toujours en lien avec une histoire personnelle et une mémoire collective, en lien avec une émotion face à la disparition des repères. En revenant sur les lieux de son enfance à Levallois-Perret, Sylvie Broussard Boileau n’a rien reconnu. Les marques d’une vie industrielle, l’empreinte des outils, les gestes des hommes, l’architecture de ces lieux intimes liés à la grande histoire de l'industrie automobile avait disparu. Seul le dessin familier d’une grille, dans la rue, était encore là. Sont nées de cet étonnement face au vide, à l'absence, des « phrases urbaines », alliant collages, photographies et sérigraphies. « Je me suis retrouvée face au néant. J'ai voulu retrouver mes souvenirs et l'histoire de ce quartier, montrer l'absurde, ce qui disparaît petit à petit. Derrière cette quête se pose une question fondamentale, celle de savoir d'où l'on vient », confie Sylvie Broussard Boileau.

Montrer ce qui a disparu et ce qui nous reste, montrer d’où l’on vient, aussi voilà le fil rouge de cette exposition d’une grande sensibilité, d'une belle délicatesse, qui dit l’éphémère et l’inscrit dans le temps, qui cherche à transformer le fragment d’un monde englouti en une mémoire à transmettre.

Valérie Mazerolle

A la bibliothèque de Saint-Martin-d'Auxigny

Pratique. Jusqu’au 30 septembre. Bibliothèque : lundi, mardi, jeudi, vendredi de 16 heures à 18 heures, mercredi de 14 heures à 18 heures, samedi de 10 heures à 12 heures. Mairie du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 heures et de 13 h 30 à 17 h 30, le samedi de 8 h 30 à 12 heures.

Le site de l'artiste est à retrouver ici. Sylvie Broussard Boileau présente sa démarche :

Témoigner d’un monde que peut contenir une image, mettre en page(s) un imaginaire que constituent formes, traits, espaces et lettres. Avec le dessin, la photographie, la sérigraphie, la découpe, le collage, l’écriture. C’est une composition graphique, une combinaison, une partition, qui se déroulent de page en page comme un texte courant. Chaque page, unique, est une vision, un ciel, le fragment d’un livre-monde infini, le fragment miroir du temps d’un monde donné, d’un monde divisé.